Peintre / Techniques Mixtes

Romano Bortolotti
1er décembre 1938 - 29 avril 2013

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De sable et de dentelle

Danseur et chorégraphe (il fut soliste des Ballets du XXe siècle de Béjart), Romano Bortolotti est peintre depuis 1993. Il s’est fait connaître par diverses expositions personnelles et collectives. Les œuvres qu’il nous propose aujourd’hui par l’intermédiaire de la Toile sont le fruit d’une démarche originale, pour lui-même inédite.

Le sable… la dentelle…

Y a-t-il un lien entre ces réalités ? Un certain grain de folie, peut-être ? L’une comme l’autre nous échappent… Le sable qui coule entre les doigts – insaisissable – qui se soulève avec le vent et déplace toujours les limites d’un lieu, ne trace jamais de sillon fixe… Mais par ailleurs, quoi de plus difficile à soulever qu’une dune de sable ? Quoi de plus écrasant qu’un tas de sable ? C’est que, mélangé à une autre matière, et par l’intermédiaire de l’eau, il se solidifie et devient compact, s’alliant à notre besoin de stabilité – il nous évoque l’éternité, la durabilité séculaire… que tant de nomades connaissent jusqu’à l’os : le mouvement infiniment répété, parcourant la même trame en tous sens.

Sur le sable ainsi traité, Romano Bortolotti a fixé de la dentelle, cet ouvrage emprunté par l’homme aux formations géologiques et biologiques les plus subtiles. Sur ce fond de leur toute relative stabilité, il s’est appliqué à faire varier ces deux matières en relation l’une avec l’autre, découvrant – et nous faisant découvrir – les structures qui mettaient le mieux en valeur la dentelle et celles qui, à l’inverse, la laissaient absorber par l’apprêt de sable.

La toile : une fenêtre vers l’imaginaire.

Fenêtre vers d’autres toiles, celles que nous propose Romano Bortolotti.

Fenêtre simple, d’une seule pièce ; fenêtre à carreaux, en nombre multiple de 2 ou multiple de 3 ; fenêtres à croisillons de toutes les dimensions, de toutes les découpes. Fenêtres doubles, aussi. Le support informatique renforce encore la mise en abîme voulue par l’artiste. Les pistes d’investigation sont démultipliées. Le regard est promené de-ci, de-là…

Sur chaque toile, une fenêtre, un rideau qui laisse filtrer plus ou moins l’air baigné de lumière. Les jeux de lumière et d’ombre importent, certes, mais surtout en tant qu’ils soulignent le jeu entre le sable et la dentelle. Une surface de sable, un carré de dentelle qui s’y absorbe lentement. Ou à l’inverse, le cadre de sable n’est que support, et s’efface presque, pour laisser se déployer toute la finesse de la dentelle. Deux surfaces de sable, un carré de dentelle – le négatif, le positif d’un tout.

Comment Romano Bortolotti en est-il venu à cela ? C’est justement cette finesse de la dentelle, la disponibilité de ce tissu à se glisser dans toutes sortes d’environnements, qui l’a attiré et poussé à entrer dans le jeu. De la couleur à la dentelle, de la dentelle à la couleur, il a réalisé des travaux complémentaires. Mais le recours à la couleur a été très discret : il s’agissait seulement de souligner certains traits, certaines possibilités du jeu entre les deux réalités. Les couleurs utilisées sont donc simples, le blanc et le noir y dominent, que le blanc soit ponctué de noir, ou que ce dernier soit ponctué de blanc. Variations dans les formes et dans les nuances se combinent, s’opposent, se dégradent ou se répètent, faisant apparaître une infinité de motifs, de thèmes, de figures : la transparence est devenue le fond d’une partition musicale dont les notes sont ponctuées de silences.

 

 

 

 

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