Jean-Marie
STROOBANTS
Expositions récentes :
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 Musée des Beaux-Artsde Rauma / Finland 2009
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 Galleria Maaret Finnberg – Turku / Finland 2009
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Le point et le cœur
Même si les œuvres de Jean-Marie Stroobants (1952, vit à Bruxelles) n’offrent aucun rapport, on pourrait croire en l’expression théorique d’un Kandinsky qui se serait tourné apparemment vers le construit et le conceptuel, en traitant de la surface et de la figure géométrique plutôt que de la ligne.
La récurrence en cette peinture rigoureusement non figurative est le point, noir, méticuleusement peint, qui ponctue chaque œuvre selon un principe et un programme préétablis, souvent décelables, mais pas toujours, car la partie cachée du parcours ne permet pas nécessairement de percer avec certitude la logique appliquée. Ces cercles de dimension variable, alignés, rangés, impeccables et rigoureusement neutres, surgissent généralement du dessous d’une surface peinte ou, dans certaines suites, s’imposent, telles des ponctuations se positionnant par rapport à une superficie et une forme donnée. Statiques en leur endroit déterminé, ils jouent néanmoins habilement d’une certaine mobilité qui anime chaque œuvre et leur apporte une singularité. Il n’y a ni redite ni répétition, mais variations. La partie généralement la plus importante du tableau est un espace à première vue monochrome dans des tonalités plutôt légères, avenantes et douces. La géométrie, assortie de quelques découpes, préside à la définition de ces surfaces. Une attention un peu plus soutenue révèle un monde pictural impressionniste, tant cette peinture délicate et lumineuse est animée de mille nuances presque imperceptibles. Et l’on bascule, dès lors, dans un tout autre registre d’une sensibilité conduisant aux émotions, aux sentiments. Ainsi, ces peintures croisent, sans en avoir l’air de prime abord, deux univers, deux mondes d’approche de la conception picturale qui se rejoignent dans la rigueur de la structure. Est-ce autre chose que l’être humain en sa propre dualité de cœur et de raison ?
Pour terminer, une énigme, non résolue, quel est, dans le multiple posé sous verre au sol, le rapport entre le numéro indiqué et le nombre de cercles noirs, jaunes et rouges.
Claude Lorent © La Libre Belgique du 12 décembre 2007.
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EDITIONS
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Notes d'atelier
 Edition Quartiers Latins 2007
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• Je pense à Hartung amputé d’une jambe et peignant dans sa chaise roulante à l’aide de longs manches au bout desquels il ligaturait de fins branchages.
• La concentration qu’impose le choix d’une couleur, ses nuances, afin de trouver son chant, est comparable à l’immersion dans le liquide amniotique où la présence au-dedans irradie le corps dans son entier.
• Les choses n’ont pas de signification, elles ont une existence.
• Le rêve. Le rêve debout. Celui où je vais quand je peins.
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• Comme le cordon ombilical qui unit la mère à l’enfant, le trait pictural est la rencontre d’un point à un autre point.
• Face aux instantanés du quotidien, nos émotions sont multiples. Mais tout comme rien ne surgit du néant il faut déceler et imprimer son sens particulier à ce qui paraît ne rien contenir.
• Le cerveau se fait rétine et devient le prélude à l’expression plastique de la poésie.
• Mes peintures ne naissent pas de promenades inspirées.
• L’idée nourricière, celle capable du sublime, est pour le peintre au bord des yeux. Et son instinct doit être le vecteur de toutes ses pensées, comme son style doit être le langage de son identité.
• À certains moments du jour, de la nuit, il faut accepter d’être là ou ailleurs. Attendre. Observer. Entendre. Pour fixer le temps dans un tout corporel. Pour que ce tout devienne Lumière, pour que celle-ci soit conquête.
• Je suis à ce point absent à mon être que mes yeux ne voient plus.
• La toile posée sur le chevalet ne me renvoie qu’une toile posée sur le chevalet. Et proche de l’achèvement, la structure, la couleur, la lumière se refusent à me signifier le passage pour y parvenir. Humilié, exsangue, je l’observe tel un visage mort. De gauche à droite, de bas en haut, je l’examine. Mais elle s’oppose et de tout son être me dit : « regarde-moi, rien n’y fera ! ». Va ailleurs, pense ailleurs, quitte cet atelier ! La nuit, mes peintures inachevées ricanent entre elles.

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ORFEVRE DE L’IMMATERIEL ET DU RAYONNEMENT.
Il travaille l’émotion et les sensations
et cela comporte un plaisir, un épanouissement dans le savoir faire et dans le
savoir tout court… Ses surfaces sont négation des apparences physiques et de
tout naturalisme, véritable dévastation des notions extra-picturales.
Il reste fidèle aux rigueurs du langage
plastique. Son champ pictural se révèle comme une force purificatrice. Sans
vouloir pontifier quant à l’acte pictural de Jean-Marie Stroobants, celui-ci
fait preuve d’un mouvement individuel de régénération des valeurs ancrées dans
le passé de notre civilisation. Pour citer quelques unes de ses qualités :
réflexion, abstraction, conception, construction, imagination, contemplation.
Son travail va, incessamment comme un va-et-vient de la pratique à l’idée et de
la pensée à la matière. Sa sublime indifférence à l’imagerie d’Epinal, tout
comme à la bande dessinée, à l’image télévisée, aux clichés de la publicité,
s’érige comme une résistance au déclin. Il ne cherche pas une fugue hors du
monde. Il cherche à faire renaître des valeurs de fond nourries de l’histoire
de l’art et de l’histoire des hommes.
Son acharnement minutieux et patient «
touche par touche » nous libère du pathos expressionniste, du constructivisme
décoratif, et de tout ce misérabilisme néo « arte povera » et néo-dadaïste. Son
effort nous annonce l’avènement d’un univers de valeurs plus élémentaires ainsi
que l’unification des grandes émotions humaines.
La création de Jean-Marie Stroobants se
gratifie et s’enrichit dans une peinture au quotidien. Son ambition vise une
réconciliation entre le mysticisme et la raison scientifique. C’est peut-être
le juste équilibre de ce mélange qui nous rend optimiste devant sa peinture: il
nous invite à être des voyageurs pour percevoir le monde des émotions et
accepter le temps nécessaire à la contemplation. Très modestement, il a choisi
un modèle qui inspire son œuvre, à savoir la LUMIERE.
La lumière dans sa simplification et sa
clarté primordiales. Il nous rapproche de cette lumière inventée de toute
pièce. Clarté inexistante hors du tableau, lumière de son esprit, évidence d’un
langage personnel afin d’exprimer une peinture concrète, intelligente et
finement poétique.
Sa couche picturale possède un rayonnement
qui touche les champs de la rationalité de la perception et offre des assises
concrètes à une spiritualité réelle, bien différente des tendances ésotériques
pseudo-spiritualistes. Devant l’un de ses tableaux nous sommes confrontés à la
transparence de l’émotion, à la stabilité extraordinaire de l’émotion
cristallisée par la peinture.
La présence impalpable d’une énergie
diffuse acquise par l’addition des touches de lumière nous fait entrer d’emblée
dans un temps qui nous transporte et nous dessaisit de nos vieux clichés pour
vivre pleinement une peinture concrète. Comme un orfèvre, il façonne ses états
de conscience et pour lui conscience est synonyme de lumière. Il met la
tradition au service d’une démarche qui ne se satisfait pas du présent et
cherche à ouvrir une perspective d’avenir. Son obsession c’est le futur.
Carlos Becerra
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 www.officedartcontemporain.be
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2006 - 2008
 Sérigraphie s/papier 66 x 50 cm
 Huile
sur toile 50 x 50 cm
 Huile
sur toile 50 x 50 cm
 Huile
sur toile 50 x 50 cm
 Huile
sur toile 100 x 50 cm
 Huile
sur toile 96 x 50 cm
2003 - 2004
 Etiquettes
et Pastilles 153 x 215 cm 2004
 Etiquettes
et Pastilles 153 x 215 cm 2004
 Huile
sur toile 46 x 55 cm 2004
 Huile
sur toile 96 x 130 cm 2003
 Huile
sur toile 55 x 33 cm 2003
 Huile
sur toile 45 x 40 cm 2003
 Huile
sur toile 50 x 40 cm 2003
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