Romain
Van Wissen
Un homme de traces S’il est des artistes qui font une carrière en développant toutes les variantes d’un sujet ou d’un style sans cesse repris comme une marque de fabrique, Romain Van Wissen n’est pas de ceux-là. Cependant, pourrait-on objecter, on trouve à de nombreuses reprises des formes semblables à travers son œuvre. La différence , c’est que Romain ne cesse de chercher plus loin en creusant des terres nouvelles, là ou d’autres se contentent de reproduire, souvent par facilité, un motif ou une manière. Un coup d’oeil rétrospectif sur la production de ce plasticien reconnu en de nombreux pays montrerait qu’il vient d’une figuration dont, à l’heure actuelle, il utilise encore certain caractères. On verrait aussi de cette façon, que sa formation est multiple : à l’Académie de Verviers, il a peint sous la tutelle de Pierre Schwartz, puis en gravure, Michel Barzin lui a donné les moyens d’épanouir avec autant de liberté que d’exigence une créativité très personnelle. Et c’est sans doute dans l’absence de frontière entre les disciplines que Romain Van Wissen trouve à l’aube de la quarantaine, les moyens d’une maturité en constante recherche. La peinture et la gravure, auxquelles il associe volontiers la troisième dimension et des découpes qui ouvre sur de nouvelles perspectives, justifie pleinement chez lui l’expression « mixed média », ce qui ne l’empêche nullement d’être reconnu comme graveur à part entière au sein de l’excellent groupe « la Nouvelle Poupée d’Encre » issu de l’académie des Beaux Arts de Liège. On ne peut séparer la notion de gravure de celle d’empreinte, qui en est le principe même. Romain Van Wissen s’en sert aussi en peinture. C’est ainsi qu’on trouve dans ses œuvres les traces de matières et d’objets divers « dans l’intention de travailler sur la traduction graphique du rythme », dit il. Et il poursuit : « La superposition, sans état d’âme pour la belle trace, de couches successives d’empreintes de couleurs et de consistance différentes finit par donner une structure rythmique propre et autonome, ce qui implique une part d’incertitude ». Cette part d’incertitude, qui peut se combiner avec une phase répétitive, est nouvelle dans chaque œuvre, car le dialogue des divers éléments de composition est, dans chaque cas, inédit. Si, à un premier regard, un tableau peut paraître statique, une nouvelle analyse y révèle un mouvement large, ample et puissant comme celui d’un fleuve qui, vu de haut, paraît immobile alors qu’il ne livre que de plus près l’image de son courant. Albert Moxhet Mai 2005
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