Peintre / Schilder    

Denis De Mot

 

Espace Web de l'artiste parrainé
Pour plus d'informations sur l'artiste contactez
la galerie "Libre Cours"

adr:   r. de Stassart 100 à 1050 Bruxelles  Tél: +32(0)473 590 285
e-mail:  
denisdemot@librecours.be
site web:
www.librecours.be 


Propos d’artiste…

Sur un panneau de PVC, neutre et sans vie, je pose des formes, des lignes, des couches, des événements, qui, étape après étape, pose après pose, grattage après grattage, s’accumulent, se recouvrent et se découvrent, se perdent et se retrouvent, tissent peu à peu un récit, dressent un portrait, certes abstrait, prêt à laisser lentement dévoiler sa complexité.

Le temps tisse sur les choses et les gens une multitude de couches. Je fabrique ce temps, puis je le démonte. Et ce temps, en se démontant, souvent me surprend, parfois m’enchante.

Le temps est mat, un agrégat de couches et d’accidents mats. Mémoire et transparence ne font pas bon ménage.

J’ai un faible pour la lenteur, en peinture, comme en toute chose. Le temps n’a jamais assez de lui-même et me le rappelle durement quand je m’impatiente.

Cacher pour mieux dévoiler. Voiler pour mieux dire. C’est ma règle. Aussi mes toiles tournent-elles le dos aux gens pressés.

Je suis, me dit un ami, un observateur de l’inachevé…

 

 

Après avoir exploré différentes réminiscences esthétiques (Nicolas de Staël, Rothko, De Chirico, hyper-réalisme américain des années 70 et autres), Denis De Mot renonce définitivement à toute figuration, à tout discours narratif et opte pour un langage résolument abstrait. Sur la surface de la toile devenue arène, miroir intérieur, écritoire, peau et corps, il tente de se mesurer, d’affronter et de dompter la Matière. Désormais, matière et couleur, fond et forme se confondent. L’écriture plastique mue, gagne brusquement en maturité, se dégage des accents naïfs qui caractérisaient les premières œuvres, devient plus personnelle alors même qu’elle rejoint les préoccupations esthétiques d’autres artistes contemporains à travers le monde.

Par thèmes et variations sur le même thème, l’artiste explore l’infinie richesse des formes les plus simples : verticales et horizontales, carrés, cercles et spirales. Il explore également des matériaux nouveaux, autres que la peinture à l’huile sur toile de ses premières oeuvres : acrylique sur toile ou sur bois, huile sur bois… et découvre les inépuisables ressources plastiques des feuilles de plomb laminé.

Par plaques géométriques bien structurées, disposées en mosaïque ou en lamelles, il couvre de cette chair de métal, grise, monochrome, souple et froide, le corps chaud et végétal du support en bois. Puis il travaille cette chair métallique, la fouille, la martèle, la pince, la ponce, la balafre, la couvre parfois d’une peau chromatique plus ou moins épaisse, qu’il dé-couvre et re-découvre grâce à un patient travail de grattage et de ponçage. On retrouve aussi dans ces différentes techniques (huile et acrylique, sur toile ou sur bois, plomb) l’expression d’un trait de sa personnalité, le parallèle, ou le paradoxe, entre raison et ordre d’une part, et salutaire désordre, insoucience, sentiments, chaos d’autre part : un côté géométrique, ordonné, mathématique, mais aussi des zones totalement désordonnées, chaotiques.

Occultation et dévoilement, paraître et trans-par-être, minéral et végétal, froid saturnien et chaleur terrienne, couvrir et dé-couvrir le teint, le tain plombé de la surface à conquérir et à soumettre, y graver son empreinte, profonde, s’en faire le Maître Tout-Puissant, y rassembler ses Moi épars, les restructurer, y chercher une cohésion précaire, volatile, la mettre sous plomb, enfouir, fuir, masquer, la lumière originelle, la lune-mère, sous les strates de la matière-maquilleuse de vérité, puis tenter de l’en extraire à nouveau, afin de s’y retrouver, s’y perdre à nouveau, s’y fondre et s’y confondre. Voiler et dé-voiler l’Imposture.

  Faten Saffiedine – décembre 2001  

 

Il y a bien des façons d’interroger le monde, de lui poser la question qui nous habite du lever au coucher, de la naissance à la mort : celle, l’unique, qui rassemble toutes les autres et n’appartient qu’à soi. Encore faut-il lui trouver sa forme, sa sonorité propre. Une vie souvent n’y suffit pas. Certains, cependant, s’obstinent envers et contre tout. Envers et en tout. Parfois en peinture. Denis De Mot est de ceux-là.

Lorsqu’il étend, une à une, ses couches d’acrylique ou de gouache sur son support, et pose entre chacune un geste, une trace, à peine un signe, je le devine qui jette une question comme on jette une bouteille à la mer, une pièce dans la fontaine de Trevi. Parce qu’on ne sait jamais. Parce sous le regard bienveillant des dieux et des siècles, au hasard des marées et des couches, un miracle peut toujours advenir et la question prendre forme, une forme qu’on n’attendait pas. Parce qu’enfouir, c’est rendre au geste sa part d’inconscient et à la mémoire sa part d’amnésie. C’est se donner ainsi une chance de voir surgir ce qu’on cherchait sans le savoir.

Et le miracle, souvent, a lieu.

Denis De Mot pose alors son ouvrage et repart en couches sur une autre surface. En couches et en question. Celle qui vient de le surprendre ou bien une autre. C’est selon. Le lien qui rattache les uns aux autres ses tableaux, la cohérence qui les traverse, est là, dans le travail même : poser et reposer la question qui d’une couche à l’autre s’impose, fut-elle autre à chaque fois. Comme si la seule grandeur de l’Homme face au ciel était de l’interroger encore et encore alors même qu’il le sait à jamais muet.

Pascale De Visscher - juin 2004  

 

Biographie

Délaissant une carrière dans le domaine de l’informatique financière, envahi par cette grisaille qui se dépose jour après jour, d’année en année, sur les visages, les cœurs et les rêves adolescents, Denis De Mot (1955) décide à l’âge de 41 ans de divorcer d’un passé pourtant confortable et sécurisant pour se lancer à son corps défendant, dans un corps à corps houleux avec la virginité terrifiante d’une toile. Depuis 1996, ce peintre autodidacte se consacre exclusivement à la peinture.

 

 





2004
 technique mixte s/ PVC
100 x 150 cm


2
004
technique mixte s/ PVC
100 x 150
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
100 x 105
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
75 x 71
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
100 x 120
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
71 x 138
 cù


2004
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
63 x 112
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
100 x 150
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
71 x 75
 cm


2004
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
100 x 105
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
100 x 120
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
100 x 150
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
63 x 60
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
75 x 71
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
75 x 71
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
120 x 100
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
75 x 71
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
71 x 142
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
100 x 120
 cm


2005
technique mixte s/ PVC
marouflé s/ bois
63 x 60
 cm

Toutes les photos et textes présentés sur notre site Web sont soumis aux droits des artistes